2.8 Bronchiolite
Bronchiolite = inflammation des bronchioles. Touche de nombreux enfants de moins de 2 ans durant la période hivernale.
Relève d’une PEC en ville dans 95% des cas.
- Définition
Bronchiolite aigue englobe l’ensemble des bronchopathies obstructives liées le plus souvent au virus respiratoire syncitial (VRS).
Elle survient en période épidémique de décembre à mars.
De 1 mois à 2ans.
Les autres cas considérés comme de l’asthme du nourrisson/ 2 ans asthme du nourrisson.
Epidémiologie : problème de santé publique. En France 460 000 nourrissons /an (30% de la pop des nourrissons)
2 à 5% relève d’une PEC hospitalière.
Physiopathologie : infection d’origine virale, VRS dans 90% des cas, autres virus (adénovirus rhinovirus, inflenzae). Transmission aéroportée. Le virus survit 30mn sur la peau, 6-7h sur les objets.
2-8jours d’incubation. Le virus se multiplie, puis gagne les voies respiratoires inferieures et les bronchioles.
Phase d’état : 3-7jours mais peut durer jusqu’à ‘ semaines. Mécanisme de l’obstruction : bouchon muqueux et inflammation de la paroi.
Clinique : fièvre modérée, rhinite,
Puis 2-3 jours après, apparaît : thorax distendu, dyspnée de type asthmatiforme, toux, perturbation de l’alimentation vomissements, fatigabilité.
Les 1ers signes cliniques : de l’infection par le virus … d’une rhinopharyngite : rhinite, toux sèche, obstruction nasale variable, fièvre absente ou modérée.
Bronchiolite dite 2-3jours : dyspnée respiratoire aiguë, sifflante, toux, polypnée, tensions thoraciques, lutte, épuisement.
A l’auscultation : crépitements, râle bronchique et sibilants, parfois silencieux => grave.
Possible guérison spontanée mais 3 à 4 semaines nécessaires pour rétablir la normale mucociliaire d’où une sensibilité accrue à toute autre infection des voies aériennes pendant cette période.
Evolution : favorable dans 70 à 80% des cas de VRS => rhinopharyngite + bronchite.
Formes graves : 1-2% des cas : détresse respiratoire => hospitalisation. Surinfection peut apparaître, répétition des 2 premières années => à partir du 3e épisode obstructif => crise d’asthme.
Parfois surinfection bactérienne => ATBthérapie
Formes sévères nécessitent l’hospitalisation.
Risque d’apnée, vomissement, gêne alimentaire, perte de poids /!\ aggravation rapide
Facteurs favorisant l’aggravation :
- Prématurité et enfant <6semaines
- Tabagisme passif
- Affection sous-jacente
- Mode de garde en collectivité
- Résidence en zone urbaine
- Fratrie nombreuse
- Faible niveau socio-économique
Signes de gravité :
- Critère d’hospitalisation
- Apnée ou tachypnée > 60/mn
- Cyanose, fréquence cardiaque (SaO2 <92%)
- Trouble de l’alimentation et de l’hydratation
- Age : <6semaines ou prématurité <34SA
- Maladies sous-jacentes : cardiopathies, pathologies pulmonaires graves…
- Difficultés psycho-sociales
Soins :
Repérer les signes de lutte et leur conséquence. Evaluer les luttes, signes de lutte respiratoire.
Score de Silverman : cette cotation permet d’apprécier chez le bébé, la gravité d’un syndrome de détresse respiratoire.
5 critères :
- Balancement thoraco-abdominal à l’inspiration
- Triage intercostal et sus-claviculaire
- Entonnoir xiphoïdien, creux épigastrique
- Battement des ailes du nez.
- Geignement expiratoire
Recherche : évaluer la capacité du nourrisson à s’alimenter : fausse route, vomissements, peut-il prendre des biberons ?
L’ensemble de ces signes est observé.
Les examens complémentaires :
- Radiographie pulmonaire
- Recherche de VRS
- Mesure saturation si forme grave suspectée
- Pathologie répétée => maladie sous-jacente
- Prise en charge
- Mesures générale et surveillance IDE
Libérer les voies aériennes supérieures :
- Désobstruction rhinopharyngée : DRP avec plusieurs techniques : laver le nez, rôle éducatif auprès des parents, pipette sérum phy sur le côté en déclive.
- Maintient alimentation et hydratation correcte : adaptée à la fièvre et à la polypnée (augmentation des besoins), adapté à l’état de fatigue de l’enfant, fractionnement épaississement, par voie entérale et parentérale
- Evaluation permanente de l’enfant et leurs possibilités
- Maintient un couchage en proclive (30°) : proclive dorsale, caler l’enfant, hamac-ceinture
- Maintenir un environnement adapté : sans tabac, T° ambiante à 19°C.
Surveillance : clinique et assurer l’enfant et les parents.
- TTT médicamenteux
Prescription médicale : +/- perfusion, gavage, alimentation
Oxygénothérapie, humidification : Sa02 < 92%, lunettes à 02
ATB : surinfection bactérienne ou fragibilité particulière
Fièvre 38° => pathologies cardiaques, pulmonaires sous-jacentes
Bronchodilatateurs, corticoïdes ; antiviraux, efficacité non démontré
Pas d’antitussifs
- Mesures particulières en hospitalisation
Isolement septique
Lavage des mains avant chaque contact avec le nourrisson, désinfection du matériel.
Port du masque.
- La kinésithérapie respiratoire
Sur PM. Séance de drainage bronchique : augmentation des flux respiratoires, déclenchement de la toux.
Attendre la phase sécrétante
Une ou plusieurs séance / jours
Technique des voies aériennes supérieures et inférieures.
Associe les pressions manuelles thoraco-abdominales.
- Education des parents et prévention
Evaluation de la connaissance des parents.
Lavage simple des mains / désinfection par friction. Installation de l’enfant en proclive dorsal. Désobstruction rhino-pharyngée. Aération, humidification. Décontamination des objets et des surfaces quotidiennement.
Pas d’échange de biberons, de sucettes, couverts …
En cas de rhume : limitation de contacts rapprochés, des déplacements des nourrissons, limitation tabagisme.
Conseil auprès des parents pour désobstruction, rhino pharyngée.
Lavage des mains, ne pas faire de DRP après une tétée, chasser méthode DRP, éviter d’embrasser les nourrissons. Ne pas se précipiter aux urgences => faire évaluer l’état du nourrisson par son médecin traitant avant tout.
Pas de vaccination efficace contre le VRS.
A l’hôpital : afin de limiter le risque d’infection nosocomiale lors des pics épidémiques. Limiter les hospitalisations programmées.
Doter les établissements d’un Plan Bronchiolite => ouverture des lits.